Le design accessible et le design inclusif sont souvent confondus dans le domaine de l'expérience utilisateur (UX). Bien que ces deux concepts soient étroitement liés, ils diffèrent dans leur portée et leur mise en œuvre. Il est essentiel pour les UX designers de comprendre cette distinction afin de créer des expériences vraiment inclusives pour tous les utilisateurs.
L'accessibilité Web, telle que définie par le World Wide Web Consortium (W3C), fait référence à la conception et au développement de sites Web, d'outils et de technologies permettant aux personnes handicapées de les utiliser sans obstacles. Cela signifie que les personnes handicapées peuvent percevoir, comprendre, naviguer, interagir et contribuer au Web de manière égale.
L'accessibilité UX, quant à elle, va au-delà du design Web et englobe toute expérience utilisateur, qu'elle soit physique, numérique ou liée à un service. Elle ne se limite pas non plus aux personnes souffrant de handicaps permanents, mais tient compte des limitations temporaires ou situationnelles que tout un chacun peut rencontrer.
Un excellent exemple de design accessible est le sous-titrage codé (closed captioning). Bien qu'initialement conçu pour les personnes sourdes ou malentendantes, il bénéficie également aux personnes souffrant de déficiences auditives temporaires, comme une infection de l'oreille, ou à celles se trouvant dans des environnements bruyants ou silencieux où le son ne peut pas être entendu ou diffusé.
La conception inclusive est la méthode qui permet d'atteindre l'accessibilité. Elle se concentre sur deux aspects clés : comprendre et permettre aux personnes de tous horizons et capacités de participer. Contrairement à l'accessibilité, qui se focalise principalement sur les handicaps, la conception inclusive couvre un large éventail de différences, telles que l'âge, la culture, le statut économique, l'éducation, la localisation géographique et la langue.
Un design inclusif, en tant que substantif, tient compte de toutes ces différences. Pour y parvenir, les UX designers ne doivent pas se contenter d'imaginer la perspective d'autrui, une approche biaisée par leurs propres expériences et attentes. Au lieu de cela, ils doivent obtenir des perspectives réelles en parlant et en observant les personnes actuellement exclues ou différentes de leur base d'utilisateurs typique.
Les méthodes de recherche qualitative sont essentielles pour acquérir une compréhension approfondie des publics que les designers souhaitent servir. Bien que cela puisse sembler accablant, le meilleur point de départ est d'identifier les groupes susceptibles d'être exclus ou d'avoir des difficultés à accéder ou à utiliser les services.
La conception inclusive vise à permettre à tous de participer, quelle que soit leur situation. Il ne s'agit pas de créer un design unique parfait en tous points, mais plutôt de proposer plusieurs moyens d'interagir, de percevoir, de comprendre, de naviguer et de contribuer.
Parfois, répondre à des besoins utilisateurs très différents nécessite plusieurs designs distincts. Chaque personne étant unique, il n'est pas réaliste de créer un design sur mesure pour chacun. Cependant, toute étape franchie pour rendre un design utilisable par un nouveau groupe d'utilisateurs représente un gain pour les communautés mal desservies, les entreprises et la société dans son ensemble.
En conclusion, bien que l'accessibilité et la conception inclusive soient interconnectées, cette dernière offre une approche plus globale et inclusive pour tous les utilisateurs, quelles que soient leurs capacités, leur origine ou leur situation. En adoptant des pratiques de conception inclusive, les UX designers peuvent créer des expériences véritablement inclusives qui répondent aux besoins de tous.